Les limites de la traduction neuronale
1. Les erreurs contextuelles persistent
Malgré la capacité à interpréter le contexte global, les moteurs neuronaux ne sont pas parfaits. Il leur arrive de mal comprendre l'intention ou le sens sous-jacent d'un texte. Cela est particulièrement problématique dans les textes techniques ou juridiques, où une mauvaise interprétation peut mener à des erreurs graves.
À titre d’exemple, les homonymes ou expressions ambivalentes sont souvent source de confusion. Prenons une phrase en anglais comme : “The bank is close to the river.” Un moteur neuronal pourrait traduire “bank” par “banque” dans un contexte où il serait plus approprié de parler de “rive”.
2. Une connaissance culturelle limitée
La traduction ne consiste pas uniquement à passer d’une langue à une autre. Elle implique aussi de comprendre les spécificités culturelles d’un discours ou d’un texte. Les MTNs, bien qu’impressionnants sur le plan technique, restent déconnectés des nuances socioculturelles. Cela peut poser problème pour des campagnes publicitaires, des textes littéraires ou encore des documents nécessitant une adaptation créative.
Par exemple, en chinois mandarin, certains proverbes ou expressions idiomatiques ne trouvent pas d’équivalent direct dans d’autres langues. Les traductions neuronales risquent alors de produire un résultat incompréhensible ou hors sujet.
3. Dépendance aux données
Un autre défi majeur de la traduction neuronale est sa dépendance aux volumes gigantesques de données pour fonctionner. Dans les cas où les corpus disponibles sont limités, notamment pour des langues rares, les résultats sont moins précis. De plus, si les données utilisées pour entraîner un moteur contiennent des biais ou des erreurs, ces derniers vont inévitablement se répercuter dans les traductions proposées.
Un exemple frappant est l’inégalité de performance observée entre des langues largement parlées (comme l’anglais ou l’espagnol) et des langues peu documentées (comme le wolof ou le quechua). Les systèmes neuronaux peinent encore à offrir des résultats comparables dans ces contextes.
4. Un manque de confidentialité
Enfin, l’un des aspects souvent négligés est la question de la confidentialité. La majorité des plateformes de traduction neuronale sauvegardent ou analysent les données soumises par les utilisateurs. Cela peut poser problème pour des textes confidentiels ou sensibles, comme des contrats juridiques ou des échanges professionnels. Certaines entreprises hésitent donc à utiliser ces outils, au risque de voir leurs données compromises.